Montgomery Brogan est un dealer de 31 ans, pas un Soprano quelconque mais un irlando-américain, beau gosse, élégant et classe.
Il vit avec Naturelle, une fille cool qui ne travaille pas et est à peu près aussi moche qu'Halle Berry. Avec Doyle aussi, un chien qu'il a recueilli en piteux état.
Mais Monty s'est fait serrer suite à une manifeste dénonciation. Il en a pris pour 7 ans.
La 25e heure, ce sont les 24 heures de Brogan avant que son père ne l'emmène à la prison.
Quelques heures avec son père (le toujours excellent Brian Cox), quelques heures avec ses deux copains d'enfance : le trader qui se shoote au risque et le prof débonnaire et inhibé.
Quelques instants avec sa girl-friend et quelques autres -pas forcément choisis mais pas forcément inutiles- avec son "boss".
C'est un classique films de gentils et de méchants (qui évoque par plusieurs aspects L'impasse de Brian de Palma). C'est aussi une réflexion sur les relations d'un homme : sa famille, sa femme, ses copains.
Et les inéluctables questions qui vont avec tout ça : la loyauté, la trahison, l'engrenage...
Tout ceci n'est déjà pas mal fait du tout.
Mais la 25e heure c'est également la vision de Spike Lee en tant que New-yorkais. Et ce ne peut plus être un NYC à la Woody Allen.
C'est le Manhattan après 11 septembre. C'est un New-York qu'on ne connaissait pas au cinéma :
Ground Zero, la peur, la haine, les minorités qui ne sont plus source de richesse mais source de conflits, de mécommunication. C'est Taxi-driver actualisé.
La 25e heure est très réussi. Le format 24 heures oblige à resserrer la narration et à jouer intelligemment le temps. Le casting est sans reproche.
Le film est évidemment centré sur le personnage de Brogan mais les autres ont leur vie propre, notamment Jabob, le prof timoré, obsédé de ne rien faire de répréhensible, incapable de hiérarchiser les enjeux.
Une fin en trompe l'oeil. Du bon cinéma.