- The hours -
Réalisation : Stephen Daldry

Distribution : Nicole Kidman (Virginia Woolf), Julianne Moore (Laura Brown),
Meryl Streep (Clarissa Vaughan) - Ed Harris (Richard) - Stephen Dillane (Leonard Woolf)



The hours est un film sombre, où trois femmes tiennent des rôles loin des standards américains, et où tous les personnages secondaires ne le sont justement pas
C'est un film qui pose des questions du type : un couple est-ce forcément "un qui souffre, un qui s'ennuie" ? Peut-on faire des choix de vie majeurs sans nuire à quelqu'un qu'on aime ou qui vous aime ?...

The hours nous fait vivre -comme dans Mrs Dalloway- une journée de chacune de ces trois femmes, avec les allers et retours entre passé et présent, qui nous permettent de comprendre où elles en sont.
La première de ces femmes c'est Virginia Woolf, l'été 1924 où elle écrit Mrs Dalloway, Woolf totalement dédiée à la littérature et secouée par une santé psychique difficile.
La deuxième, c'est Laura Brown, une jeune femme de 1951, mariée à un mari adorable, mère d'un charmant petit garçon qui lit à livre ouvert en sa mère, enceinte du second et étouffant littéralement.
La troisième, c'est Clarissa (le prénom de Mrs Dalloway) Vaughan, qui -nous sommes en 2001- prépare, avec une frénésie suspecte, une réception en l'honneur de son grand ami Richard, poète primé.
Leur destin se croise autour de Mrs Dalloway, autour de la question de la liberté des choix, du bonheur.

Le début du film est assez agaçant : les plans des trois héroïnes s'enchaînent, se raccordent parfaitement, avec une lourdeur certaine.
L'omnipérsente lancinante violonnante musique de Philip Glass en rajoute dans l'émotion maîtrisée mais soulignée.
Puis ça s'arrange nettement: les personnages secondaires sont tous intéressants et bien joués, éclairant intelligemment le caractère de la femme dont ils sont l'ami(e), l'enfant...
L'émotion est effectivement maîtrisée, ce qui n'est pas le plus mince atout de la mise en scène et du jeu des actrices. Il aurait été extrêmement facile de tomber dans le larmoyant. The hours n'y cède jamais même quand le désespoir est là ou la réalité cruelle. Cette distance qui n'empêche pas l'intensité, est une excellente surprise, pas fréquente dans le cinéma américain.
Le respect de la personne et de l'oeuvre de Woolf, ne serait-ce que par la construction en miroir, est également à souligner.
A elles trois, ces femmes traversent le XXe siècle montrant que, si certains aspects de la vie se sont allégés (le droit à l'homosexualité par exemple) l'essentiel ne change pas, les questions fondamnentales restent les mêmes et, vivre vraiment, toujours aussi difficile.


Le site du film

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