The hours est un film sombre, où trois femmes tiennent des rôles loin des standards américains, et où tous les personnages secondaires ne le sont justement pas
C'est un film qui pose des questions du type : un couple est-ce forcément "un qui souffre, un qui s'ennuie" ? Peut-on faire des choix de vie majeurs sans nuire à quelqu'un qu'on aime ou qui vous aime ?...
Le début du film est assez agaçant : les plans des trois héroïnes s'enchaînent, se raccordent parfaitement, avec une lourdeur certaine.
L'omnipérsente lancinante violonnante musique de Philip Glass en rajoute dans l'émotion maîtrisée mais soulignée.
Puis ça s'arrange nettement: les personnages secondaires sont tous intéressants et bien joués, éclairant intelligemment le caractère de la femme dont ils sont l'ami(e), l'enfant...
L'émotion est effectivement maîtrisée, ce qui n'est pas le plus mince atout de la mise en scène et du jeu des actrices. Il aurait été extrêmement facile de tomber dans le larmoyant.
The hours n'y cède jamais même quand le désespoir est là ou la réalité cruelle. Cette distance qui n'empêche pas l'intensité, est une excellente surprise, pas fréquente dans le cinéma américain.
Le respect de la personne et de l'oeuvre de Woolf, ne serait-ce que par la construction en miroir, est également à souligner.
A elles trois, ces femmes traversent le XXe siècle montrant que, si certains aspects de la vie se sont allégés (le droit à l'homosexualité par exemple) l'essentiel ne change pas, les questions fondamnentales restent les mêmes et, vivre vraiment, toujours aussi difficile.