- L.I.E. Long Island Expressway -
Réalisation : Michael Cuesta

Distribution : Paul-Franklin Dano (Howie) - Brian Cox (Big John)- Billy Kay (Gary)




LIE est une sorte d'American Beauty intelligent.

Débarrassons-nous tout de suite de l'histoire de pédophilie largement tartinée par toute la presse française : il n'y pas d'homme mûr à la recherche de petits garçons, il y a une homme mûr qui couche avec des adolescents, qui ne sont pas des enfants de chœur par ailleurs.

Cet homme croise la route du jeune Howard Blyster, ado attachant, intelligent, extrêmement cultivé, en manque de tendresse car sa mère est morte sur cette fameuse LIE (celle qui fut fatale à Alan Pakula en 98) et son père s'enfonce dans les faux-semblants pour survivre.

Big John est un être à facettes multiples, et suffisamment futé pour gérer parfaitement cette schizophrénie relative. Parfaitement bien vu des représentants de l'autorité (école, armée, police) dont il a manifestement fait partie, il a sous son toit son jeune amant - Scottie - et se fait faire quelques extras par d'autres ados. Il connaît parfaitement chacun d'eux et sait sur quel levier jouer pour arriver à ses fins. Mais Big John n'est pas qu'un salaud ; s'il se fait aimer de Howard et de Scottie, c'est aussi et surtout parce qu'il est leur mère de substitution, qu'il prend soin d'eux et leur fixe des règles.

Et c'est là où le film gagne tout son intérêt, c'est que personne n'y est tout noir ou tout blanc, qu'un pervers peut être quelqu'un qui ne se trompe pas de priorité entre son plaisir et l'avenir d'un gosse, qu'un père peut ne pas s'occuper de son fils parce qu'il est plus paumé que lui, à l'inverse qu'un ami qu'on pensait de toute loyauté peut vous laisser tomber sans vergogne, peut-être parce que lui, est déjà passé à l'âge adulte.…

De même que personne n'y est tout noir ou tout blanc, chacun y est au final seul : comme dans la vraie vie.

Film étonnant de la part de l'Amérique : jamais le moindre faux pas en matière de racolage, un excellent casting, un réalisateur dont on se dit qu'il est loi d'être complètement acquis à l'idélologie dominante et qu'il a de la réserve sous le pied…En résumé une très bonne surprise.


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