Tan de repente ou comment la douceur vient aux filles.
Road movie argentin (premier film d'un réalisateur qui promet) où tous les rôles forts sont les personnages féminins, regardés avec beaucoup de tendresse par le réalisateur.
Marcia est une jeune fille rondouillarde, qui travaille dans un magasin de lingerie de Buenos Aires et passe sa vie à mourir d'ennui ou, plus exactement à nourrir son ennui.
Elle croise Lenine et Mao, deux filles sensiblement du même âge qu'elles, mi-loubardes mi-lesbiennes qui la prennent en otage pour une virée dont on peut craindre qu'elle ne finisse en bain de sang.
Mao s'est entichée de Marcia mais elle comme elle est pétrie de contradictions et plutôt du genre à frapper avant de discuter, Marcia est plus qu'inquiète.
La première étape du périple c'est une plage, car Marcia n'a jamais vu la mer et Mao la lui offre comme preuve d'amour.
Elles continuent ensuite leur chemin au hasard de la route et ses alea.
Elles atterrisent à Rosario, un village où Lenine enfant, passait ses vacances chez sa grand-tante Blanca.
La vieille dame est toujours vivante, elle se débrouille en louant deux chambres à des jeunes.
Elle accueille avec bonheur ce cadeau du ciel qu'est l'arrivée de cette petite nièce et lui fait en retour, le cadeau d'une généreuse leçon de vie.
Chacune des filles dans son mode et par l'impulsion qui lui est propre, s'ouvre à une vie plus douce, plus tendre.
Et finalement les trois filles sortent de cette histoire en même temps que de leur adolescence.
C'est un film très réussi, sur un plan formel comme sur le fond. Le scenario est tout à fait efficace, les personnages crédibles et attachants, la générosité palpable et apaisante.
L'image laide au départ s'éclaircit au fur et à mesure, devient lumineuse, tout comme la mise en scène se sophistique.
La musique composée pour le film ajoute la touche finale.
A voir sans hésiter.